1994

La petite histoire : 1994

UNE ANNÉE DE PÉNITENCE

1^er janvier 1994, les éditions Alternatives deviennent une filiale des éditions Syros et sont aussitôt mises au piquet pour avoir voulu jouer les trouble-fête l’année précédente. Nous devons déménager au rez-de-chaussée, à côté du local de stockage du 9 bis de l'avenue Abel-Hovelacque, dans deux petits bureaux avec vue magnifique sur la cour… à condition de monter sur une chaise.

Patrice Aoust, bien songeur dans son nouveau “bureau”, attenant aux toilettes du rez-de-chaussée : “Comment s'échappper du trou à rat dans lequel on nous a parqués...”.

Les règles du jeu avec notre “maison-mère”sont assez floues et inaugurent des relations se transformant trop souvent en guerre de tranchées. Qu’importe, nous avons retrouvé notre totale liberté éditoriale et le moral est au beau fixe. L’année sera marquée par la réactualisation de notre premier bouquin, Le Catalogue des ressources, dont la première publication date d’il y a 20 ans. Philippe Bone, coauteur de ce premier livre, a repris du service pour l’occasion. Il débarque généralement en fin d’après-midi, vers 18 h, et nous le découvrons régulièrement endormi sur son clavier vers 9 h du matin. On retrouve un peu l’atmosphère de nos premières années, mais l’époque a changé et ce public assoiffé d’informations sur les pratiques et expérimentations alternatives n’est pas vraiment au rendez-vous lors de la sortie du bouquin.

Malgré quelques titres assez festifs, l’année sera assez terne, c’est vraiment une année de pénitence. À noter Fêtes à faire, un mode d’emploi de la fête plein d’idées originales, Paris à l’œil, où comment profiter de tous les services gratuits à Paris, Hyper, ton univers impitoyable, pour déjouer tous les pièges de la grande distribution. Cette année verra également la publication du premier et unique titre destiné aux enfants des éditions Alternatives : Le rêve de Federico, avec un texte de Monica Sangberg et illustré de belle manière par Letizia Galli (image ci-contre), un conte fantastique sur des souvenirs d’enfance de Federico Fellini ; mais s’insérer dans l’édition jeunesse n’est pas chose facile et cet essai restera sans lendemain. Même l’utopie n’est plus ce qu’elle était et un excellent titre sur les sociétés utopiques Rêver demain, ne fera pas rêver le public escompté. Sabine Bledniak a d’autres rêves et se met en congé maternité, remplacée par Christelle Capo-Chichi, qui ne sait pas encore qu’elle restera quelques années avec nous.